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Elections européennes et législatives françaises : risque politique et impact sur les marchés financiers

 

Achevé de rédiger le 17/06/2024

Le 9 juin dernier, les résultats des élections au Parlement européen ont confirmé les anticipations. Malgré un parlement plus fragmenté, les partis considérés comme pro-européens devraient conserver une position majoritaire. La vraie surprise politique est venue de la décision du président français de convoquer des élections législatives anticipées. Dès lors, les marchés financiers tentent d’intégrer l’incertitude politique liée à la tenue de nouvelles élections.

Impact sur les marchés

Sur les marchés d’actions, ce risque se matérialise principalement sur les actifs français et, dans une moindre mesure, ceux de la zone euro. Depuis l’annonce du Président Macron, l’indice CAC 40 a baissé de 6,2% (à vendredi soir dernier) et les actions de la zone euro de 4,1%. Pour l’heure, les marchés américain et émergents demeurent relativement immunisés, étant en hausse de 2,8% et 1,7% (en euro) respectivement, depuis les élections.

Sur les marchés obligataires, le taux 10 ans français est resté relativement stable (clôturant la semaine à 3,12%), malgré une hausse de la volatilité. En revanche, la prime de risque sur les obligations de l’Etat français, mesurée par l’écart entre les taux 10 ans français et allemand, s’est détériorée. Cette dernière renoue avec des niveaux inconnus depuis l’élection présidentielle française de 2017.

Scénarios politiques et de marché

La situation politique française est mouvante. De plus, le mécanisme de scrutin majoritaire à 2 tours, par circonscription, tend à accroître le risque d’erreur des sondages dans l’exercice de projection du nombre de sièges à l’Assemblée nationale, ce qui alimente l’incertitude. 

Pour l’instant, trois scénarios peuvent être envisagés, aux conséquences économiques et financières potentiellement différentes :

  • le premier est celui où la « majorité présidentielle » conserve une majorité à l’Assemblée nationale. Dans ce cadre, la politique économique resterait probablement inchangée et la trajectoire de réduction du déficit budgétaire ne serait pas remise en cause. Ce scénario se traduirait par une réduction du risque politique et, par conséquent, par un rebond des marchés d’actions français et une réduction de la prime de risque ;
  • le deuxième scénario est celui d’une victoire du Nouveau Front Populaire ou du Rassemblement National. Les investisseurs pourraient alors s’interroger sur les nouvelles orientations économiques et leurs conséquences pour la trajectoire de l’endettement de l’Etat français, ce qui serait susceptible d’alimenter la volatilité sur les actifs français et dans une moindre mesure sur les actifs européens ;
  • le dernier scénario tient dans l’avènement d’un parlement divisé. Si ce scénario est susceptible de rassurer les investisseurs à court terme, l’instabilité politique probable pourrait générer une sous-performance des actifs français à moyen terme.

Politique d’investissement

Notre politique d’investissement reste inchangée. Nous surpondérons légèrement les actions et les obligations, considérant toujours le scénario d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, soutenue par les Banques centrales, comme le plus probable. Au sein de la poche actions, nous préférons les actions américaines aux actions européennes.

Dans le cadre de la résurgence du risque politique, deux principes de l’investissement méritent d’être rappelés. D’une part, la diversification géographique et sectorielle permet généralement d’absorber les chocs comme celui que nous connaissons actuellement. A titre d’illustration, les actions françaises représentent moins de 20% de notre portefeuille dynamique et les actions internationales (c’est-à-dire hors Europe) près de 50%. D’autre part, l’investisseur évolue dans un régime d’incertitude tendanciellement plus élevé depuis près de 10 ans (entre le Brexit, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient). L’histoire récente nous enseigne que si l’incertitude politique génère de la volatilité à court terme, elle ne remet généralement pas en cause les dynamiques en cours.

Nous restons bien sûr attentifs aux développements à venir et sommes mobilisés pour vous accompagner dans cette phase d’incertitude.