Les marchés d’actions ont enregistré une progression spectaculaire au cours de ces 5 derniers mois. Depuis le 31 octobre, le S&P500 (indice des actions américaines) et le DJ Euro Stoxx (indice des actions européennes) progressent respectivement de 25 et 21%. Les commentaires médiatiques sur les records historiques de la bourse fleurissent et alimentent de nouveau l’idée d’une exubérance irrationnelle[1] des investisseurs. D’ailleurs, l’histoire nous enseigne qu’une telle accélération des marchés d’actions sur un laps de temps si réduit ne se produit que dans deux cas : lorsque l’économie sort d’une récession et retrouve le chemin de la croissance et lorsqu’une bulle se crée. Pourtant, de nombreux arguments plaident pour modérer voire balayer cette idée.
D’abord, les marchés d’actions ne cessent d’enregistrer de nouveaux plus hauts historiques, non pas depuis quelques trimestres, mais depuis plusieurs années. Les dépassements, par l’indice CAC40, des 7000 points – atteints en 2000 et 2007 – puis des 8000 points au cours de ces derniers jours ont fait l’objet de nombreux commentaires, saluant les records historiques du marché français. Pourtant, l’intégration de la composante dividende – élément essentiel de la performance d’une action – donne une compréhension différente de la dynamique ; en effet, l’indice CAC40 dividendes réinvestis est, en ce début de printemps, au-dessus des 18 000 points !
Ensuite, si les performances apparentes de la classe d’actifs actions sont très bonnes, des différences significatives apparaissent entre les secteurs, les styles ou les tailles de capitalisation. Prenons deux exemples pour illustrer cet état. Aux Etats-Unis, si l’indice S&P500 est 12% au-dessus des niveaux atteints à la fin de l’année 2021, le Russell 2000 – qui intègre les 2000 premières capitalisations américaines – est en recul de plus de 4% ! En Europe, sur un an, seuls trois secteurs font mieux que la moyenne du marché : les secteurs financier, industriel et de la technologie.
Enfin, les valorisations ne semblent pas particulièrement excessives. En Europe, le marché actions se traite autour de 13,8 fois les bénéfices attendus en 2024, en deçà de la moyenne de long terme. Les marchés émergents affichent un ratio de 12,3. Seul le marché américain affiche une valorisation (21,7 fois les bénéfices) au-dessus de son niveau moyen. Le principal facteur explicatif tient dans le secteur de la technologie qui affiche un ratio de valorisation de 30, significativement supérieur à la moyenne de long terme.
Qu’en conclure ? Si la hausse des derniers mois doit appeler à une consolidation, le risque de correction très importante des marchés actions semble limité dans le contexte d’une économie mondiale dont l’atterrissage en douceur serait assuré par la baisse des taux des Banques centrales. Dans cette perspective, qui constitue notre scénario central, nous considérons les niveaux moyens de valorisation des marchés raisonnables et surpondérons, modérément et sans exubérance, cette classe d’actifs dans nos portefeuilles.
Olivier Raingeard, Directeur des investissements
[1] L’expression exubérance irrationnelle fut employée par l’ancien président de la Banque centrale américaine en 1996.
Martin Petit (Stratégie d’Investissement) revient sur la nécessité de construire une allocation d’actifs diversifiée au sein de ses portefeuilles, au regard de l’inflation mais aussi de la baisse des taux directeurs attendue en 2024.
Investi en produits exclusifs et en architecture ouverte, notre mandat Produits Structurés vous permet d’accéder à cette classe d’actifs en déléguant la sélection, l’allocation et le timing d’investissement à un expert. Brice Tonnet (Gérant sous Mandat) vous en dévoile les caractéristiques.